De brouwerij-mouterij Raimbaix beschikte over een eigen watermolen voor het malen van graan, voorzien van een ingebouwd bovenslagrad.
Deze watergraanmolen werd opgericht in 1755, mits een octrooi van de Oostenrijkse keizerin Maria Theresia aan Pierre Joseph Provinte. Deze vroeg in 1784 de oprichting aan van een graanwindmolen, aangezlen de watermolen niet genoeg kon opbrengen.
De kadastrale kaart van P.C. Popp (ca. 1860) situeert deze molen, met aanpalende brouwerij, op de Ruisseau d'Angre te Angreau sectie A nr. 293b. De legger is niet voorhanden. De gebouwen werden in 2010 gerenoveerd tot appartementsgebouw met kantoorfaciliteiten.
Lieven DENEWET & Aimé SMEYERS
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Le Moulin à eau d'Angreau est un moulin à eau sur le ruisseau d'Angreau, affluent de gauche de la Grande Honnelle - à cet endroit, toute proche. D'une importance bien moindre que la Grande Honnelle, le ruisseau d'Angreau prend sa source à 6 kilomètres en amont - et à deux pas de la frontière française - mais sans pratiquement connaître aucun affluent significatif.
Malgré sa transformation en brasserie industrielle, le moulin d'Angreau garde des traces importantes de sa primitive vocation d'un moulin à eau.
Un bassin de retenue d'eau, aujourd'hui désaffecté, s'étend au milieu du site. Il est commandé par une vanne toujours en place. Celle-ci permettait d'alimenter le bassin au départ du ruisseau ou, au contraire, de couper cette alimentation. Le bassin lui-même est entièrement entouré de murets de maçonnerie et prrésente un périmètre de forme rectangulaire. Des alluvions se sont accumulées dans ce réservoir et en encombrent la partie centrale. L'abandon de l'usage de la vanne a pour effet de libérer le passage du cours d'eau à travers le bassin. Il en sort dans l'angle nord-ouest où l'on peut encore voir les traces d'un important portique fait de grands monolithes de pierre, montants et traverse supérieure. Trois vannes se partageaient la largeur du portique. Des vantelles pouvaient être actionées à partir de ces vannes. La rivière suit donc aujourd'hui son cours à travers ce protique. L'eau passe ensuite sur une succession de degrés qui ne sont pas sans rappeler la structure visible en aval du pont-barrage d'Hyon. Ici, toutefois, chaque degré présente une courbure convexe. La présence de cet "escalier d'eau", en aval de la retenue, suggère s'évidemment l'existence d'un barrage.
Le lien entre ce barrage et l'ancien moulin - situé en contrebas de la brasserie et aujourd'hui transformé en habitation - n'est plus perceptible dans le paysage.
On ne peut manquer de signaler, dans le voisinage immédiat les bâtiments de la brasserie-malterie d'Angreau. Ce sont les témoins d'une entreprise industrielle du type de ce qui se met en place au tournant des 19e siècle et 20e siècle, dans le cas présent en 1909 (frises de briques, linteaux métalliques, briques de couleur utilisées dans une perspective décorative). Une haute tour placée à l'angle du complexe et contre la rue de la Brasserie (justement!) est couronnée d"!une haute cheminée. Celle-ci atteste du recours à une machine à vapeur pour l'alimentation en énergie de l'ensemble de l'entreprise. Toutefois, des traits rappellent la physionomie traditionnelle des moulins et notamment, sur la façade nord, une travée superposant une porte - au premier étage - et une lucarne passante abritant un monté-charge, à hauteur du grenier.
Un étang servant de réservoir à ce moulin est formé par le ruisseau de Roisin, affluent de la Grande Honnelle.
Le 23 août 1755, octroi pour l'érection d'un moulin à eau à moudre grains au village d'Angreau (de 50 maisons ou plus), en faveur de Pierre-Joseph Provint, meunier d'Angre, moyennant une reconaissance de six livres par an "lea plus forte qui se paie en Hainaut pour les moulins à moudre grains". Belhomme dit que le suppliant a contracté à ce sujet avec Decroix, comte de Clerfayt et de Calonne, seigneur haut-justicier d'Angreau, segneur d'Onnezies, Hainin, Angreau, Autreppe et autres lieux.
Opposition du comte de Marnix de Sainte-Aldegonde, seigneur de Roisin: "il y a un moulin à Sebourg, domination de France, et deux moulins à eau à Roisin et Angre qui ne sont pas fort éloignés des confins d'Angreau et suffisent. Il veut le bâtir aux confins d'Angre, du côté de son moulin dont il ne sera éligné que de deux cents toises et ceux d'Angreau n'en tirèront guère profit. Il objecte encore l'insuffisance du ruisseau qui coule au travers d'Angreau, l'insuffisance des grains et les disputes fréquentes entre les meuneirs pour la quête des grains. Il prétend que le suppliant n'agit que par vengeance: on lui a refusé la ferme du moulin d'Angre, il a protesté qu'il s'en vengerait et il cherche à le faire.
En 1789, le moulin appartenait à Pierre-Joseph Provint, à charge de six livres.
Propriété de François Dinoy en 1870. La roue fut réparée en 1941. Cesse ses activités en 1976, à ce moment actionné par une turbine hydraulique et l'électricité
Jules DEWERT & Gérard BAVAY
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